Dans les entreprises, les décisions sont souvent prises individuellement... À tort ou à raison ?
Pour notre invité Luc Bretones, la prise de décision par consentement de chacun est une formidable expression de l'intelligence collective, motrice des organisations.La prise de décision actuellement, dans la majorité des entreprises, elle est autocratique. C'est-à-dire que c'est une poignée de personnes qui décide d'à peu près tout.On fait régulièrement appel à l'intelligence collective pour piloter des projets ou trouver les meilleures solutions aux problèmes rencontrés, beaucoup plus rarement lorsqu'il est question de prendre des décisions. Pour Luc Bretonnes c'est pourtant une méthode aux nombreux bénéfices.Il y a énormément de manières de prendre des décisions. Vous pouvez prendre les décisions par consensus. Il faut que tout le monde soit d'accord. C'est très lent. C'est génial si vous y arriver, parce que pour le coup, tout le monde est d'accord, mais c'est très inefficace parce que très lent. Vous pouvez aussi prendre des décisions par délégation. Vous déléguez à quelqu'un ou à un groupe de personnes, le fait de prendre ces décisions. Vous pouvez prendre des décisions par consultation. Vous demandez aux personnes de vous établir un rapport et vous prenez votre décision, c'est toujours vous qui décidez, le chef, mais avec un rapport circonstancié qui vous permet de ne pas passer à côté des éléments majeurs à la prise de décision. Et puis, vous avez des décisions démocratiques, c'est la majorité qui va s'exprimer. Et puis des décisions stochastiques, c'est-à-dire vous allez prendre une décision au hasard en fonction de différentes possibilités. Bref, il y a énormément de capacités, de possibilités pour prendre des décisions, ce qui est important, c'est que la prise de décision soit claire et que les règles soient partagées par tous.
La prise de décision actuellement, dans la majorité des entreprises, elle est autocratique. C'est à dire que c'est une poignée de personnes qui décide d'à peu près tout. C'est valable aussi dans les entreprises qui valent mille milliards de dollars.
La décision par consentement, qui est utilisée beaucoup dans les méthodes de gouvernance partagée, a l'immense avantage d'impliquer un maximum de personnes dans la proposition qui va amener une décision et dans le mode de raffinement de la proposition énoncée.
Le consentement. On appelle ça en anglais ""safe enough to try"", « suffisamment sûr pour être expérimenté ». Ça veut dire que si rien ne s'oppose à une proposition qui émane d'un salarié ou si ce qui s'y oppose sont plutôt des propositions d'ajustement de la proposition initiale, on s'autorise à la mettre en œuvre sans tarder. C'est révolutionnaire. C'est révolutionnaire parce que tout le monde est capable de prendre des décisions par la proposition et d'être accepté par le consentement ou l'ajustement de la proposition.
On est dans l'expression d'une intelligence collective qui vraiment peut travailler et aboutir à des décisions plus fines, plus partagées, mieux comprises et qui engagent le corps social globalement, au bénéfice du salarié qui a fait la proposition et au bénéfice du collectif qui l'a ajusté ou pas. L'entreprise avec ces décisions par consentement, elle va plus vite parce que la décision est rapide. Elle engage tout le monde et surtout les personnes concernées par la décision et donc tout le monde y gagne.