Pourquoi essayons-nous sans cesse de contrôler l'incontrôlable ?
Pour Christophe Deval, c'est une source de stress que l'on peut éviter en se concentrant sur ce que l'on maîtrise et en optant pour la confiance.Le contrôle est une illusion et c'est une illusion qui coûte cher.
Il y a plein de choses qu'on ne contrôle pas dans la vie, la période Covid nous l'a montré, et il y a une autre chose qu'on ne contrôle pas, c'est les autres.
Donc, c'est une illusion. Et quand on veut poursuivre cette illusion, c'est extrêmement coûteux.Exit le contrôle donc ?
Mais alors quelles attitudes sont à privilégier ?
Et qu’est-ce que cela coûte exactement d’essayer de tout contrôler ?Déjà, parce que comme on ne contrôle pas, ça va être une source de stress, on essaie d'obtenir quelque chose qu’il n'est pas possible d'obtenir totalement.
Ça va être une source de méfiance, de défiance avec l'entourage.
Et puis, quand on ne fait pas confiance aux gens, ils ont tendance à se comporter de la façon où on les attend.
C'est-à-dire plus on se méfie d'eux, plus ils agissent, plus ils se montrent indignes de notre confiance quelque part.
Donc c'est très coûteux.
Et puis, en plus, quand on regarde la quasi-totalité des gens, ils veulent bien faire.
C'est très, très rare les gens qui s'en fichent, qui font les choses par-dessus la jambe, etc.
Ça va être, je ne sais pas moi, 5 %.
Donc vouloir tout contrôler pour ces 5 % là qu'on connait déjà, c'est un peu se fatiguer pour rien.
La solution pour moi, c'est en fait d'affronter ses peurs, de lâcher cette illusion de contrôle et en fait, le besoin de contrôle c'est juste une façon de gérer sa peur.
Donc d'accepter le fait que : oui, il y a des choses qui peuvent arriver, qui n'iront pas dans notre sens, qui vont nous déstabiliser et qui vont générer du travail.
Donc, abandonner cette illusion, gérer sa peur pour se focaliser sur ce qu'on maîtrise, donc ce qui dépend de nous.
Et puis, je pense qu'il y a une question de confiance.
Le contrôle, c'est le manque de confiance envers les autres.
Et pour moi, ne pas regarder la maîtrise, c'est une façon de ne pas se faire confiance.
C'est une façon de craindre qu'on ne saura pas gérer si cela ne se passe pas comme prévu.
Et en fait, dans la vraie vie, la plupart du temps, ça se finit bien, peut-être dans la douleur, ça prend peut-être un peu plus de temps, on travaillera un peu plus, mais à la fin, on y arrivera.
Pour moi, le terme commun à maîtrise et contrôle, c'est la confiance. Confiance en les autres. Confiance en soi-même. Et la confiance, elle s'établit dans un cadre, dans un contrat.
Il y a des règles du jeu pour fonctionner ensemble, c'est les règles de management, mais après, au-delà de ce, on va dire, de ce cadre minimal qui peut être communiqué et dans un certain nombre de cas négocié.
Je donne un exemple, il y a souvent des frictions entre, justement, ce besoin de contrôle et besoin d'autonomie.
On a des managers qui veulent plus de contrôle et en général, les collaborateurs veulent plus d'autonomie.
Ça, ça se négocie. On peut discuter dans la relation managériale de comment est-ce qu'on peut faire pour que mon besoin d'être rassuré soit satisfait sans que ça empiète sur ton besoin d'autonomie et de liberté.