Travailler en mode agile, utiliser la méthode agile... Est-ce que l'agilité en entreprise est déjà un concept dépassé ? Pas si l'on se concentre sur la définition de l'agilité et ses 6 facettes. Décryptage avec Christophe Deval.Je ne connais pas beaucoup de gens qui disent : "ah moi je suis d'une agilité zéro, d'une rigidité, mais un truc de dingue".
Je n'ai jamais vu personne qui dit ça.
C'est comme l'intelligence, j'entends rarement des gens dire : "je suis vraiment plus con que la moyenne".L'agilité est associée à la vivacité, l'aisance, la dextérité, à l'idée de légèreté et de souplesse...
Mais concrètement cela veut dire quoi être agile ? Et comment savoir si je le suis vraiment ?Être agile c'est déjà devenu un peu un cliché.
Tout le monde est devenu un peu allergique à ce terme-là, parce que ça veut tout et rien dire.
Il y a la méthode agile en informatique, etc.
C'est choisir son comportement, c'est-à-dire changer de comportement ou persévérer en fonction de deux critères : en fonction du contexte dans lequel on est, et puis en fonction de ce qui est important, que ce soit pour soi ou pour l'équipe, le collectif, la société.
Être agile, c'est développer six formes d'agilité.
D'abord l'agilité attentionnelle, c'est-à-dire, au lieu d'être en pilote automatique, est-ce que tu es capable de regarder ce qui est important ou pas ?
Donc ça, c'est le niveau zéro parce que si tu ne fais pas ça, de toute façon tu ne vois rien donc, tu ne peux pas voir le contexte, tu ne peux pas voir ce que tu fais, l'impact de ce que tu fais, donc, de toute façon, tu ne changes pas.
La deuxième compétence composante, c'est l'agilité mentale.
Donc c'est la capacité à ne pas prendre ses pensées pour "argent comptant", penser qu'on détient la vérité.
Le corollaire de ça, c'est la troisième skill, c'est l'agilité de perspective.
C'est-à-dire, par exemple, l'empathie. Est-ce que je suis capable de voir qu'il y a différents points de vue sur un même sujet et de l'accepter ?
Ensuite, il y a de l'agilité émotionnelle : est-ce que je suis mené par le bout du nez par mes émotions ou pas ?
Et ça nous amène à l'agilité motivationnelle : qu'est-ce qui est important ?
Et enfin, l'aboutissement de ces cinq premiers processus, c'est l'agilité comportementale.
C'est-à-dire la façon dont je vais agir.
Et on peut développer ces six.
On a besoin de développer ces six pour être pleinement agile.
C'est de plus en plus nécessaire parce qu'en fait, quand on est dans des environnements stables qui ne bougent pas trop, tu n'as pas besoin d'être agile.
Tu as trouvé le truc qui marche, tu ne changes rien.
Aujourd'hui, évidemment, on est obligé d'être agile parce que le changement est partout.
Et en fait, quand on parle d'agilité, on en parle ni plus ni moins que de cette capacité ou non à changer.
Pour savoir si on est bon dans une compétence et pour s'améliorer dans une compétence, il faut juste deux ingrédients.
Il faut de la pratique, mais ça ne suffit pas la pratique, tu peux toujours faire encore et encore la même chose qui ne marche pas.
Et le deuxième ingrédient, c'est le feedback.
Donc la meilleure source pour savoir si on est agile ou pas, c'est de demander aux autres.