Le plastique ce n'est pas automatique !
Pourquoi cette matière première est-elle autant utilisée ? Et comment agir pour réduire son impact environnemental ?
Eléments de réponse avec Sandra Domenek, professeur à AgroParisTech.Si on regarde ces matières-là, c'est très léger.
Ça peut être très, très facilement et aisément mis en œuvre dans des formes et des couleurs très, très diversifiées.
Ils sont aussi également très résistants aux produits chimiques, aux agressions chimiques.
Et surtout, ils sont quasiment incassables.Et le plastique n’est pas cher !
Encore plus que l’impact environnemental de sa fabrication, c’est la pollution engendrée par sa consommation qui pose problème.
Pollution des sols, risques pour la santé, accumulation des déchets souvent non-recyclables.
Comment agir pour limiter les dégâts ?La bonne nouvelle je pense que c'est que contre la pollution, tout le monde peut agir.
Le citoyen, l'industrie et aussi le législateur.
D'ailleurs, le législateur a récemment réagi d'une façon assez importante par la directive européenne SUP, Single Use Plastique et sa transposition dans la loi française par la loi AGEC, Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire, qui nous met en horizon de sortir du plastique à usage unique à l'horizon de 2040.
En tant que collaborateur citoyen et aussi industriel, on peut utiliser un certain nombre d'outils dont un outil est très, très simple pour se guider, c'est « les 5 R » pour REFUSER, REDUIRE, REUTILISER, RECYCLER, RENOUVELABLE ET COMPOSTABLE.
Si on ne peut pas REFUSER et REUTILISER, on peut aussi venir REDUIRE, réduire la partie plastique.
Ça peut être faire des contenants qui sont plus légers, donc moins de masse, plus petits par exemple, voire substituer.
On peut venir RECYCLER.
Ça, c'est vraiment la voie qui est aujourd'hui favorisée par le législateur.
Et c'est aussi ce que nous vous observons très, très massivement.
C'est donc utiliser, enfin substituer un contenant en plastique par un contenant en papier carton typiquement.
Cette solution-là, elle a l'avantage qu'elle ne demande aucun changement de comportement, ni à la filière ni au client, parce qu'on a fait une juste substitution.
Aussi, on peut venir substituer un plastique qui jadis n'était pas recyclable par un plastique recyclable.
C'est réalisable.
Et si ça aussi, ce n’était pas totalement concluant, on peut aussi imaginer de prendre une voie alternative qui est l'utilisation des matériaux qui seraient RENOUVELABLES ET COMPOSTABLES.
À ce moment-là, on est toujours sur une logique de substitution qui ne dépayse ni la filière, ni le client, mais qui se ferait sur un autre niveau et qui offrirait une nouvelle façon de traiter les déchets.
Si on arrive à le rendre recyclable et compostable, il pourrait rentrer dans un système vertueux où la matière, elle revient et elle repart vers la matière biologique d'origine par un cycle de compostage par exemple.
Et à ce moment-là, on sera aussi un pas plus loin vers l'économie circulaire.