La perfection ... un objectif tout à fait inatteignable ! Et si nous nous concentrions plutôt sur nos qualités naturelles ?
Lorsque Antoine Carpentier nous invite à devenir parfaitement imparfait, on dit oui !Il faut être parfait, parce qu'en fait le modèle qui permettrait de réussir, c'est cette espèce de modèle idéal et unique.
Et on retrouve ça dans beaucoup de domaines.
Dans le monde du sport souvent, tous les tennismen en herbe doivent ressembler à Federer.Être un manager parfait. Voilà une mission qui paraît bien impossible et qui risque d'en décourager plus d'un !
Plutôt que de se concentrer sur cet objectif inatteignable, Antoine Carpentier nous invite à créer notre propre style de management en s'appuyant sur nos points forts.La mission du manager aujourd'hui, elle est assez complexe et elle implique qu'il soit capable de faire beaucoup de choses, d'adopter des postures assez contradictoires.
De savoir être à la fois très bienveillant, à l'écoute de ses collaborateurs, à la fois d'être exigeant quand il faut l'être.
À la fois on lui demande d'être sur les détails du métier, à la fois on lui demande d'avoir une vision en 360 et globale.
À la fois on lui demande d'être de temps en temps capable d'une réaction d’autorité, et puis, on lui demande d'être très compréhensif à l'égard des gens, très tolérant, très patient, etc.
Bref, on lui demande au fond d'être un peu tout et son contraire en termes d'attitudes.
C'est sans doute lié à la nature même du job de manager, un peu entre le marteau et l'enclume, un peu entre la nécessité de concilier les impératifs de performance que lui demande sa hiérarchie - la satisfaction du client, les chiffres, les résultats, etc., et puis de satisfaire, bien sûr, les attentes de ses collaborateurs.
Donc j'allais dire toutes ces attitudes au fond, elles font partie du job de manager.
La vraie difficulté, me semble-t-il, c'est qu'une fois qu'on dit ça, on demande aux managers non pas seulement de faire tout ça, mais de réussir à être tout ça.
On lui demande au fond pas simplement de faire tout bien, mais aussi de devenir parfait, au sens de n'avoir aucun défaut.
De réussir d'ailleurs parfois même à gommer un ensemble de qualités sur lesquelles il a tendance naturellement à beaucoup s'appuyer, pour essayer à l'inverse, de développer des qualités qu'il n'a pas.
Il me semble que dans cette injonction de perfection, on amène un certain nombre de managers, souvent peut-être à se perdre un peu.
C'est-à-dire à finalement essayer de moins être ce qu'ils sont en leur demandant de devenir un peu plus ce qu'ils ne sont pas.
Et donc, on a souvent d'ailleurs des managers qui deviennent un peu "mou-flou" plutôt que "dur-sûr".
Quand je dis "mou-flou", c'est qui finalement ont tendance à être un peu tièdes dans leurs réactions.
Ils ne sont jamais vraiment très exigeants parce qu'on leur a dit qu'il fallait pas l'être trop et ils ont un peu de mal à être vraiment bienveillants quand il faudrait l'être.
Ils sont finalement souvent d'ailleurs un peu perdus, en train d'essayer de jouer un rôle pour lequel, au fond ils ne sont pas naturellement faits.
L'idée, c'est plutôt : identifier, bien connaître ses qualités naturelles, bien savoir finalement quel style de personnalité nous anime vraiment. Et puis être capable, derrière, de construire un plan managérial qui est le plus possible adapté à ces qualités-là, qui les exploite, qui les valorise, qui les utilise le mieux possible.
Si je suis quelqu'un par exemple d'empathique, de très tourné vers les autres, le style de management, sans doute, consisterait à essayer de voir comment, au quotidien, je passe beaucoup de temps dans la relation avec les autres, comment j'exploite le mieux possible les qualités qui sont les miennes : l'empathie, la curiosité, l'écoute, etc.
Comment, finalement, je joue le plus possible avec le jeu dans lequel je suis le meilleur et comment peut-être sur ce qu'on appelle des "situations limites", c'est-à-dire de temps en temps, quand je suis confronté à une situation qui correspond à une qualité que je n'ai pas, comment, là, je cherche peut-être seulement à adopter quelques réflexes extrêmement simples parce qu’en fait sur son point faible, on n'est pas capable de faire beaucoup mieux que de faire un peu le minimum, c'est-à-dire les 2-3 réflexes qui vont me permettre de ne pas être en difficulté dans la situation.